corps https://www.pratiquesdeformation.fr/679 Entrées d’index fr 0 Anthropologie du corps et phénoménologie des sentiments et des désirs chez Montaigne : quelques enjeux éducatifs https://www.pratiquesdeformation.fr/676 Dans le livre I des Essais, Montaigne consacre un chapitre entier à la phénoménologie des affections. Il s’agit de montrer comment nos désirs et nos sentiments s’étendent au-delà de nous-mêmes. Et comment le « dynamisme primitif » de la connaissance de soi réside, chez le philosophe, dans le corps. Contrairement à la tradition philosophique qui l’a souvent rejeté, comme source à la fois de faiblesse et d’erreur, Montaigne réintègre le corps dans son idéal de connaissance de soi et lui restitue par là même sa grandeur. Selon lui, aucune conscience de soi n’est possible en dehors des différents fonctionnements sensoriels de notre corps. En effet, le corps ne cesse de sentir et d’informer l’individu de la complexité de ses actes. Par suite, l’âme montanienne ne peut conserver la force intérieure et psychique nécessaire pour se connaître qu’à travers les heurts physiques qui l’obligent de sortir de soi et de se reconnaître dans le regard différé d’autrui. Il importe pour notre analyse de montrer comment Montaigne considère la conscience de soi non comme un être, mais plutôt comme un acte psychique de mise en relation, et de préciser ensuite les enjeux éducatifs que recèle sa conception. In his first volume of the Essais, Montaigne devotes an entire chapter to the phenomenology of the affections. His aim is to demonstrate how our desires and feelings extend beyond ourselves. And how the “primitive dynamism” of self-knowledge lies, according to him, in the body. In opposition to the philosophical tradition that has often rejected the body as a source of both weakness and error, Montaigne reintegrates the body into his ideal of self-knowledge and thereby restores its greatness. According to him, no self-awareness is possible outside the various sensory functions of our body. Indeed, the body never ceases to feel and to inform the individual of the complexity of his actions. As a result, the Montanian soul can only maintain the inner and psychic strength necessary to know oneself through the physical clashes that force it to step outside of itself and recognize itself in the deferred gaze of others. It is essential to us to show how Montaigne considers self-awareness not as a being, but rather as a psychic act of relating, and then to specify the educational issues involved in his conception. lun., 30 sept. 2024 15:36:45 +0200 jeu., 10 oct. 2024 14:55:36 +0200 https://www.pratiquesdeformation.fr/676