En qualité de doctorante en sciences de l’éducation à Paris 8, rattachée au laboratoire Experice, je participe aux travaux de publication de la revue Pratiques de formation/Analyses. Ayant déjà collaboré à la réalisation de bulletins associatifs d’histoire locale et patrimoniale, j’ai répondu positivement à cette proposition d’engagement. Je suis sensible au fait que cette participation soit, de façon anticipée et très constructive, valorisée dans le cadre des études doctorales, non pas tant pour l’intérêt direct que je pourrai y trouver en matière d’évaluation, mais parce que j’y vois un atout réel pour ma formation.
Ce groupe de travail est centré sur une thématique qui correspond à celle de la revue : les pratiques de formation. Les échanges m’apportent des connaissances dans ce domaine, plus large que mon sujet de thèse. Ce faisant, je construis progressivement un corpus de ressources (connaissances, bibliographie, auteurs…) qui pourront éventuellement être investies pour des cours ou des contributions. De plus, une partie de ces contenus m’apporte des éléments de contexte pour la période que j’étudie et me permet d’aborder, sous l’angle d’une approche comparative, certains aspects de mon propre sujet d’étude. Autre avantage, dans mon domaine précis cette fois, pour l’approfondir : je peux partager mes interrogations et le groupe devient lui-même une ressource pour moi. Enfin, pour ce numéro 66, j’ai rédigé ce témoignage et une note de lecture. Ainsi, je m’exerce à écrire des textes explicites. Je peux citer ces contributions dans le portfolio du doctorant et dans mon curriculum vitae.
La participation aux travaux de publication de la revue me permet également d’acquérir des méthodes. Cela passe éventuellement par l’appropriation de nouveaux outils, tel le tableau partagé en ligne que j’ai expérimenté à l’occasion du recensement des articles publiés dans les différents numéros de la revue depuis sa création en 19771, jusqu’à son interruption en 2013. Le tableau utilisé pour servir de support au relevé et au classement des contributions est maintenant dans ma caisse à outils, mobilisable et transformable dans des situations plus ou moins similaires. D’autre part, je reçois des comptes rendus de démarches auprès d’institutions, d’éditeurs ou pour la diffusion numérique, toutes choses à considérer dès lors que l’on souhaite donner une visibilité à ses recherches. J’apprends également les règles de la publication scientifique qui vont m’être très utiles pour rédiger ma thèse. En effet, la prise en compte en amont de ces codes est un gain de temps puisqu’elle m’évitera d’avoir à modifier des aspects formels en fin de thèse. J’aimerais acquérir les outils pour pouvoir davantage contribuer à la revue et gagner en autonomie en tant que chercheuse.
Le recensement des articles dans les numéros antérieurs de la revue m’a familiarisée avec Pratiques de formation/Analyses. J’ai retenu des noms d’auteurs et d’autrices, et des articles en particulier, dont le sujet peut m’intéresser dans le cadre de mes propres recherches. D’autre part, dans le cadre de groupes restreints de travail – comme celui qui a recensé les anciens articles de la revue ou celui de la préparation du prochain numéro sur « Culture technique, culture d’entreprise » –, cette activité me permet d’échanger davantage avec des chercheur·ses impliqué·es dans la revue. La constitution d’un réseau est un élément important pour un doctorant. Or, ce réseau est actif puisqu’il est régulièrement mobilisé à l’occasion de réunions de travail ou par l’échange de mails. Les liens y dépassent le seul intérêt personnel ou l’échange de services. Ils sont orientés vers un objectif commun et concret : relancer la publication de la revue et organiser les prochains numéros. Ce réseau est aussi élargi par les contacts avec les contributeur·rices à la revue. Ainsi, la participation aux travaux de publication de la revue contribue à mon acculturation.
Dans le collectif, chacun apporte ses ressources, un peu de son temps, sa réflexion, ses idées, son regard critique, quel que soit son statut par ailleurs. Si les grades sont évoqués pour s’assurer une reconnaissance et donner du crédit à la revue, je n’y ressens pas de rapport hiérarchique. Cet esprit commun de coopération me permet de développer plus facilement ma posture de chercheuse. Dans cet environnement facilitateur, je pense surtout au bénéfice commun de mon action et j’oublie que je suis avant tout une apprenante. Cette disposition m’empêche de limiter plus que nécessaire mon action. J’apprends dans de bonnes conditions, avec notamment les bénéfices de la mise en pratique, de l’observation des procédures réelles et d’approches variées, de la confrontation et d’une construction progressive de savoirs. J’apprécie tout particulièrement l’attention portée à la diversité des façons de penser, d’apprendre et de communiquer. Cet aspect est sensible dans le choix des thématiques abordées, en lien avec le titre de la revue « Pratiques de formation », comme – et tout autant – dans la considération et l’écoute de chacun·e.
Ainsi, la participation aux travaux de publication de la revue Pratiques de formation/Analyses est un cadre porteur pour un ou une doctorante. C’est un véritable espace de formation, complémentaire au travail de recherche personnel en vue de la réalisation d’une thèse.